Apprendre l’anglais aux fourneaux

Au collège Gwer-Halou, de Callac (Côtes-d’Armor), les élèves sortent de l’établissement pour une immersion anglophone, en mettant les mains dans la farine.

Petit établissement rural, le collège Gwer-Halou, à Callac (Côtes-d’Armor), accueille 154 élèves répartis en huit classes, de la 6e à la 3e. « Les effectifs de chaque classe se situant autour d’une vingtaine d’élèves, on dispose de conditions idéales pour mener des projets singuliers, » se réjouit Katell Maher, professeur d’anglais. « Ainsi, 32 collégiens, dans le cadre d’un projet Erasmus + sur les énergies, répartis en trois groupes, ont séjourné récemment en Hongrie, au Danemark et aux Açores… »

L’Entente cordiale costarmoricaine

Sans quitter la petite cité de l’Argoat, d’autres projets, sportifs, environnementaux, scientifiques ou linguistiques, voient également le jour. C’est ainsi que l’ensemble des élèves appréhende la langue de Shakespeare… chez Cécile Wood. Depuis deux ans, cette ancienne professeure propose des journées et des séjours d’immersion linguistique. « Je m’adresse à des publics anglophones ou francophones, de toutes générations, désireux d’améliorer leurs compétences orales et de compréhension, du français ou de l’anglais », précise cette ancienne professeure qui a créé sa structure, l’Entente cordiale costarmoricaine, dans son domicile callacois, à quelques centaines de mètres du collège.

« J’ai rencontré Cécile grâce à une collègue lannionnaise, » raconte Katell Maher. « Sa démarche, ses compétences et les conditions d’accueil dont elle dispose m’ont immédiatement séduite. C’est ainsi qu’est né ce projet d’immersion linguistique en anglais, autour des fourneaux, financé dans le cadre des projets d’actions éducatives contractualisées du conseil départemental. »

L’anglais, seule langue autorisée

Chaque mardi, en demi-classe, les collégiens se rendent chez Cécile Wood, à pied, pour des ateliers de pâtisserie typiquement britannique, « pendant lesquels la seule langue autorisée est l’anglais », insiste leur hôte. Tandis qu’un groupe de quatre ou cinq élèves découvre la recette des « plain scones, or sultana scones, with jam and cream », qu’il doit confectionner avec l’aide de Cécile Wood, l’autre effectue des recherches sur les différentes recettes, selon les pays, pour créer des posters qui seront ensuite affichés au collège, « à destination des adultes de l’équipe éducative ».

Mardi matin, Clara, Loïs, Lilou, Youn, Désiré, Elouenn et Alexandre, élèves de 3e A, se sont appliqués à confectionner « les meilleurs scones du monde » tout en perfectionnant leur maîtrise de l’anglais, avec hésitation parfois, mais une timidité que les trois heures au contact de Cécile Wood ont rapidement effacée.

« Les cours, ici, c’est mieux qu’au collège », assurent en chœur les apprentis pâtissiers, sous le regard amusé de Katell Maher. « C’est plus motivant, on apprend que des mots utiles dans le langage courant, et, en plus, on se régale ! »

« With a cup of tea »

Après avoir soigneusement préparé et mis au four les scones, vient, en effet, l’heure de la dégustation des gâteaux, accompagnés d’une cup of tea, bien sûr. Là encore, une découverte pour certains jeunes comme Elouenn qui avoue n’avoir « jamais bu de thé ».

Alors que les douze coups de midi s’égrènent, il est temps de rentrer au collège… avec des scones à apporter à la maison et à distribuer aux adultes qui travaillent dans l’établissement, « les seuls qui ne participent pas aux ateliers de pâtisserie anglaise… »

Voir en ligne : Article du Ouest-France, en page Bretagne :